A l’occasion de son décès survenu le 15 novembre 2017, la Maison des femmes de Paris salue le travail et l’engagement de Françoise Héritier, qui fut la premier femme anthropologue professeure au Collège de France, l’auteure d’ouvrages fondamentaux sur les mécanismes de la domination masculine dans toutes les sociétés et sur le fait structurel des violences contre les femmes.
Elle fut aussi une actrice du débat public incitant à l’action, à la prise de conscience, pour changer les représentations, pour lever les obstacles profondément institués vis à vis de l’égalité et de la liberté des femmes, pour que les femmes reprennent le pouvoir sur leur corps, leur sexualité, leur vie.
Ses travaux, nourris pas des recherches de terrain, développent une analyse critique de la construction et de l’articulation du masculin et du féminin – domination du masculin, soumission du féminin –
qui se retrouvent dans toutes les cultures et à toutes les époques et forment un pivot de l’organisation sociale et de la pensée de toute société, dans tous les domaines, symbolique, culturel, polit
ique, économique….
Dans ce cadre et dans une démarche comparatiste elle pensait aussi les voies de l’émancipation, en tenant compte des variations et diversités dans le temps et dans l’espace et en étant fermement attachée aux principes de l’universalité.
Nous associons cet hommage à celui que nous avons adressé à la mémoire d’une autre femme anthropologue, Nicole-Claude Mathieu, décédée en 2014, ayant elle aussi oeuvré à affirmer dans ce champ de connaissance l’importance majeure problématiques de genre